Le ciel n'est pas confiné

Publié le par William "dromeur" Kisasondi

L'antenne de Vézelay

La dernière réunion de l'antenne de la SAB à Vézelay a eu lieu fin février et a connu un beau succès. Nous avons pu assister à plusieurs conférences fort passionnantes mais n'avons malheureusement pas eu le loisir d'observer le ciel, le temps n'étant pas favorable ce soir-là. 

C'est d'autant plus dommage que de beaux instruments avaient été apportés par un groupe de Dijon. Nous avions à la fois le matériel et les personnes pour nous apprendre le BABA de l'observation. Nous avions commencé la préparation l'après-midi avec la présentation de deux logiciels d'astronomie, Stellarium et Cartes du ciel. Il s'agit de deux outils gratuits existant sur toutes les plateformes (Stellarium a une même version Android gratuite tout à fait suffisante) qui donnent quantité d'informations sur l'état du ciel, tel qu'il est, a été et sera. Dès le début de l'après-midi, nous avons également appris grâce à des sites spécialisés dans les prévisions météorologiques que le temps serait défavorable pour l'observation, ce qui a un peu gâché la fête de ceux qui, comme moi, attendaient cet épisode avec impatience.

Le matériel

À ce moment-là, je ne connaissais pas grand-chose en astronomie. Grâce au confinement, j'ai eu la possibilité d'en apprendre un peu plus depuis cette époque qui me semble si lointaine. Je ne suis certes pas devenu un expert en la matière (il y faudrait plusieurs vies) mais je suis à présent un peu moins ignare. Je connais la différence entre lunette et télescope, entre un dobson et un newton sur monture équatoriale, j'ai une idée de l'utilité des oculaires et j'ai découvert que l'astrophotographie n'avait pas grand-chose à voir avec la photo ordinaire ou avec la photographie d'art, que je pratique avec bonheur.

Beaucoup d'astronomes amateurs ne jurent que par les dobson qui privilégient, à prix égal, le diamètre du miroir qui autorise de meilleures observations. Dobson était un astronome amateur qui inventa une nouvelle monture plus simple à fabriquer et donc moins chère. Il s'agit d'une monture azimutale, c’est-à-dire qui s'oriente horizontalement et verticalement et ne nécessite pas de mise en station pour être utilisée. Les montures équatoriales, au contraire, doivent être orientées précisément vers le nord qui se situe non loin de l'étoile polaire (eh non pas pile au même endroit, ce serait trop simple!). Ce type de monture permet de compenser la rotation de la terre et, lorsqu'elles sont motorisées, offrent la possibilité de suivre un objet comme s'il était immobile dans le ciel. Ce qui est indispensable pour faire des photographies d'objets planétaires aussi bien que du ciel profond.

Le ciel n'est pas confiné
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Pour faire simple, un télescope est un simple tube au fond duquel se trouve un miroir concave parabolique qui renvoie les rayons lumineux vers un miroir secondaire qui renvoie à son tour ceux-ci à 45° vers l'oculaire où l'observateur place son œil (ou éventuellement un appareil photo, par exemple). Le miroir secondaire est fixé à l'entrée du tube par un support appelé araignée (ça tombe mal, moi qui déteste ces petites bêtes) tandis que le miroir primaire est « posé » sur un barillet et maintenu par des cales. Ces miroirs doivent être parfaitement alignés par une opération nommée collimation pour obtenir une image nette des objets observés. Un viseur à champ large permet également de se repérer pour trouver plus aisément l'objet que l'on cherche.

Il peut être tentant d'acheter son propre instrument, que ce soit pour observer les objets planétaires (en gros tout ce qui se trouve ou passe dans notre système solaire) ou les objets plus lointains, nébuleuses, galaxies. Si on exclut les petites lunettes pour enfants que l'on peut trouver au rayon jouet d'un supermarché, il faut savoir qu'un télescope newton sur monture dobson (familièrement appelé dobson) de 200 mm de diamètre coûte aux environs de 300 € neuf, une monture équatoriale motorisée la moins chère 250 €, sans parler des oculaires qui peuvent également valoir plusieurs centaines d'euros. L'astronomie est une passion assez onéreuse, il faut le savoir, d'où l'utilité de faire partie d'un club d'astronomie tel que la SAB et son antenne vézelienne… 

L'observation

Comme je l'ai dit, une observation se prépare en amont, lever les yeux au ciel sur une inspiration soudaine ne suffit pas. Après avoir vérifié que la météo est favorable, il faut choisir un endroit éloigné de toute pollution lumineuse. Il existe sur internet des cartes recensant cette pollution et force est de constater qu'il s'agit d'un problème réel, surtout en zone fortement peuplée. Nous avons la chance de pouvoir plus aisément trouver dans nos campagnes des lieux propices, à la fois éloignés de toutes villes ou villages et offrant une vue bien dégagée sur tout l'horizon. Les lumières, même lointaines affectent l’œil humain qui met environ une demi-heure pour s'habituer à l'obscurité. C'est pour cela qu'on utilise des lampes rouges qui n'éblouissent pas le regard. Les logiciels dont j'ai parlé plus haut ont ce mode nuit, que ce soit sur ordinateur ou sur mobile. Il faut également se vêtir en conséquence, apporter des boissons chaudes et éventuellement un en-cas si on reste longtemps, de quoi s'asseoir et se protéger du froid. 

On aura fait au préalable son programme d'observation, il existe même des logiciels à cet effet, astrogenerator, par exemple. Naturellement, les logiciels ne font pas tout, ils montrent de belles constellations bien dessinées, mais il n'est pas si aisé de se repérer dans la voute céleste. Il faut d'abord commencer par apprendre à retrouver les différentes constellations, les unes à partir des autres, en commençant par la Grande Ourse (la grande casserole) pour trouver la Petite Ourse et l'étoile polaire. On s'aide des étoiles les plus brillantes, mais il suffit que le ciel soit légèrement voilé pour que beaucoup d'étoiles habituellement visibles à l’œil nu disparaissent, rendant le repérage d'autant plus délicat. Observer doit rester un loisir, cependant celui-ci requiert un apprentissage assidu, un matériel adéquat, une persévérance sans faille et beaucoup de bonne humeur, des litres de café peut-être également, la bière étant naturellement exclue… wink 

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Regarder ou photographier ?

Ce sont des questions que l'on se pose lorsqu'on aborde l'astronomie. La fascination de la chose vue conduit naturellement à privilégier l'observation. Quel plaisir de voir de ses propres yeux les satellites de Jupiter, les anneaux de Saturne ou  encore la galaxie d'Andromède ! Même s'il faut pour cela des instruments d'un diamètre conséquent et donc d'un certain prix. C'est tout l'avantage de faire partie d'un club qui dispose de télescopes plus puissants et les met à disposition du public. 

L'autre option est de pratiquer la photographie du ciel. Outre le coût plus important du matériel, une session sera fort différente. Une seule photo d'un objet défini se fera à partir de l'assemblage, au moyen de logiciels spécifiques, d'un grand nombre de photos pouvant totaliser un temps d'exposition de plusieurs heures. Il y aura ensuite un temps de traitement sur ordinateur pour enfin parvenir à des superbes clichés aux belles couleurs et aux fins détails. Deux plaisirs différents pour deux résultats bien distincts. Dans le premier cas, on est simplement observateur, on n'a rien à montrer à une personne qui ne serait pas présente, tandis que dans le second on « produit » un cliché, on est davantage rapporteur qu'acteur. 
 

Pour conclure

Il existe de nombreuses chaînes Youtube pour aller plus loin, je n'en citerai que trois. Mon choix est tout à fait partial et vous n'aurez aucune difficulté à en trouver d'autres, la communauté d'astronomes amateurs étant particulièrement nombreuse.

Publié dans astronomie, vezelay, télescope

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